Noir.
J'aime pas la voiture...C'est bruyant, ça sent pas bon...Et ça secoue ! Mais qu'est-ce que ça secoue !! Je n'arrète pas de me cogner aux parois de ma boîte...Non, je n'aime vraiment pas la voiture...
Mon nom est Napoléon, c'est le nom que m'a donné Sacha.
Je suis le chat de Sacha.
Je miaule pendant toute la durée du trajet, pour bien montrer que je n'aime pas la voiture, mais Sacha et Louise n'y prettent pas attention.
Ah, ça y est, on doit arriver, la voiture s'arrète...Sacha et Louise font des aller-retour pour monter les cartons. Moi ils me laissent dans ma boîte...Je griffe les parois pour attirer l'attention, je miaule, mais ça ne change rien.
Une voix de gamin.
J'aime pas les enfants... C'est bruyant, ça cours partout...
Ça y est, c'est mon tour, on soulève ma boîte. Je m'agite de plus belle. Je veux sortir !!
Je sens qu'on pose ma boîte par terre, puis enfin de la lumière...
Sacha me regarde en souriant. "Voilà, tu peux sortir le chat !"
Je jette un oeil méfiant en dehors du carton...on est dans une grande pièce vide...enfin pas completement vide, il y a pleins d'autres cartons entassés.
Voilà, ma nouvelle maison...
Je passe le reste de la matinée à explorer l'appartement, pendant que Sacha et Louise déballent les cartons : tous les coins et recoins de chaque pièce n'ont rapidement plus de secret pour moi.
A midi j'essaye de chipper à manger dans les barquettes de plats chinois, mais Sacha me vire gentiment...
Au bout d'un moment je me love dans les pull de Louise, qu'elle vient juste de sortir d'un carton, et je m'endors.
C'est pas mal d'être un chat.
Le soir Louise me donne des croquettes avant de partir avec Sacha. Je me retrouve tout seul dans cet appartement encore vide...Je joue un peu avec un bout de scotch qui dépasse d'un carton, puis je retourne dans les pulls et me rendors...
Bruit de clés dans la serrure... Sacha et Louise qui reviennent.
Je me précipite vers l'entrée. La porte s'ouvre, Sacha entre. Je file entre ses jambes et me retrouve dans la cage d'escalier de l'immeuble. Ils ne m'ont pas vu passer.
J'avance tout doucement, attentif au moindre bruit, peu rassuré par ce nouveau terrain inconnu, même si la curiosité est la plus forte... Je renifle toutes les odeurs, ce couloir en regorge...
Je descend l'escalier, j'explore chaque étage minutieusement...les odeurs sont différentes de l'un à l'autre...
Quand je remonte, la porte est fermée.
Je miaule, je gratte...pas de réponse.... Je passe le reste de la nuit à errer, enfermé dans cette cage d'escalier...