Enchainement des textes du dimanche

Napoléon
Bientôt le matin...j'espère... Je m'ennuie dans ce couloir. J'en ai fait tant de fois le tour que ça ne m'amuse plus... Alors je reste en boule, à dormir sur le paillasson. De temps en temps je me relève et je gratouille à la porte de l'appartement, au cas où...

Oui ! Cette fois c'est la bonne ! Du bruit de l'autre côté, la porte qui s'ouvre.. Sacha !! Sacha m'a entendu et est venu m'ouvrir !!!
Je me frotte à ses jambes joyeusement. Le moteur est lancé, je ronronne tant que je peux pour le remercier. Il me prend dans ses bras et m'emmène avec lui dans sa chambre.
Je me roule en boule sur son lit et je ronronne, jusqu'à ce qu'il se recouche et s'endorme...


Sacha
Je déprime...
Qu'elle heure est - il ?
3h00 ... 4h00 ... peu importe!
J'ai mal... l'impression d'avoir un quinze tonnes sur le coeur...

Il est 5h00.
J'ai envie d'un calin de mon chat !
Ma petite usine à ronrons... Mon psychiatre à poils !
Il n'est pas là !
Je me lève...et part à sa recherche !
Je fais le tour de l'appartement...pas l'ombre d'un matou !
J'entend gratter derrière la porte...
J'ouvre... C'est mon Napoléon...
Toujours en train de partir à l'aventure !
Je l'embarque et me recouche...
Il ronronne comme un fou...au moins quelqu'un qui est content d'être dans mon lit !

Rien à faire...Morphé a pris ses jambes à son coup et c'est barré !
J'allume.
Je roule un joint...
J'aime fumer... observer danser la fumée...
Mon corps se décontracte...
Mon esprit s'évade...
Je m'éclipse doucement au pays des rêves...

Madame M
Hier soir nous avons passé une bonne soirée. C'était agréable de rencontrer de nouvelles personnes. Pour eux je ne suis encore qu'une silhouette vide qu'il faut remplir. Je peux m'inventer. Comme je n'aime pas mentir sur ce que je fais, je triche seulement avec les mots, je les manipule. Je suis toujours bavarde quand il s'agit de conversations peu serieuses. Dès que quelqu'un veut en savoir plus je me renferme et devient muette. Maxime est allé se coucher vers vingt-trois heures. Il a joué toute la soirée avec sa voiture télécommandée, il nous l'envoyait dans les pieds dès que que l'un de nous se levait, encouragé par les rires de Sasha et Louise.

La vieille
7h30, je me lève. Gestes habituels :
1. Je réveille aussi mon couple de ménates car c'est l'hiver et ils se lèvent avec le soleil, qui apparaît (dans l'horizon de la ville face au cimetière) dans trois quart d'heure. (c'est une sorte de revanche que je prends sur eux car ils me réveillent encore plus de bonne heure au début de l'été).
2. J'hésite entre allumer la télévision ou mettre une radio locale ou encore de la musique. J'opte pour la première solution car mon ouie commençant un peu à être deffaillante (bien que ma vue aussi) l'image et le son me permettent d'avoir une meilleure compréhension.
3. Je me dirige vers la cuisine pour me préparer le petit déjeuner.
4. Je retourne dans le salon pour le petit déjeuner et rejoindre la boite à images.
5. Toilette quotidienne et pour mettre une vrai robe du dimanche.
6. je retourne dans la cuisine pour la vaisselle et préparer une patisserie car comme tous les dimanches je vais chez ma fille.

Pour le moment une autre visite m'attend. Celle de l'église puis du cimetière. Depuis que mon mari est mort je me suis forcée de croire qu'il y a un autre monde, ce qui s'est confirmé quand j'ai appris à tirer les cartes grâce au magazine femme actuelle il y a 13 ans. Depuis je sais, je suis sûre que l'au-delà existe et après mûre reflexion je me suis dit que tout ce qui se disait dans les églises était vrai. Plus le temps passe, plus je commence à croire à ce genre de choses, c'est vrai qu'il ne me reste plus autant d'années à vivre...

Je cueuille quelques fleurs situées dans ma plantation de plantes en tous genres du salon. Et les garde avec moi pour aller à la messe, je passerai par le cimetière sans retourner chez moi auparavant. Il est 10 h moins 20 la messe commence dans 20 minutes, et je veux avoir la meilleure place. Dans le hall d'entrée je remarque qu' il y a quelqu'un au-dessus qui écoute la musique très fort, je l'entends jusqu'ici...

Sacha
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
PUTAIN DE DIEU !
PUTAIN DE GRENOUILLE DE BÉNITIER !
PUTAIN DE CLOCHES!
JE VEUX DORMIR...!
Mes nerfs se contractent , mes yeux se crispent , mes poils s'érissent....!
Je ne veux pas me lever...
Mon corps est fatigué.... Mon esprit aussi...
Je suis un vieux de trente ans !
J'aime repenser à ma vie de barroudeur... à mes conneries... Quels souvenirs!
Je me calme...respire...
Cet état de torpeur que j'aime tant revient...
Je rêve.

Un petit rayon de soleil me chauffe les pieds...
Je souris...je suis bien.
Napoléon revient...
Je me lève !
Quel bordel !
Je chasse un dragon...boit un café...
Un rail de sécurité m'attire et m'emporte...
Je range un peu.
J'aime sentir la présence de Louise autour de moi...
C'est bon qu'elle soit là...

La vieille
Après la messe je passe devant la tombe je ne peux oublier les trente ans de vie que l'on a passé ensembles. J'y pense tellement que je ne vois pas le temps passer et reste ici juqu'à 12h.

Maxime
Je me lève vers dix heures, maman dort encore. J'essaie de pas faire de bruit pour pas la réveiller, et je range quelques trucs qui traînent pour lui donner un coup de main. Et je m'installe devant la télé en attendant qu'elle se lève. C'est l'heure de mon dessin animé préféré, celui où un monstre invincible de la galaxie Galactimaster attaque l'équipe qui dirige le vaisseau spacio-temporel chargé d'accoster sur Uranus. Vers midi, maman se lève et me prépare à manger. Cool, elle fait du poulet avec des frites, c'est mon plat préféré!

Napoléon
J'ai faim.
Sacha dort encore...

Je fais le tour de l'appart, je joue un peu avec le même bout de scotch qu'hier. Il est maintenant presque complètement arraché.
Je monte sur le rebord de la fenêtre et je me lance dans l'observation du dehors... Au bout d'un moment j'apperçois une vieille dame qui sort de l'immeuble et se dirige vers l'église...

Au bout d'un moment je retourne me caler dans le lit de Sacha... Quand il se lève enfin, je le suis. Je miaule et me frotte à ses jambes jusqu'à ce qu'il finisse par me donner à manger.
Des croquettes.

Madame M
Il est onze heure et demi, je sors de la douche. Maxime est devant la télé. Je l'éteins et lui dis d'aller s'habiller. Il n'y a pas beaucoup de traces de la soirée, j'ai rangé hier soir avant d'aller me coucher. Je n'avais pas envie que Maxime se lève au milieu des bouteilles vides et des cendriers. Maxime revient et me dit qu'il a a faim car il n'a pas petit dejeuné. Je lui prépare quelque chose de rapide : poulet-frites. Cet après-midi les nouveaux voisins vont le garder. Je leur ai demandé hier soir, j'espère qu'ils s'en souviennent. Je pense qu'il ne s'ennuiera pas avec eux. Je le récupèrerais après le boulot.

Louise
J’ai tout de suite pensé à Yann. A peine réveillée. Direct. Son visage tourbillonnant en lui-même, se déformant. Les joues qui se creusent, qui bleuissent… Il y a des jours comme ça, des jours sans espoirs. Des jours où l’on se dit qu’on en a trop vu, que ça n’est plus possible, qu’il faut que ça s’arrête. Je ne pleure plus depuis des lustres, je ne réagis plus. Le silence est un cri. Le rire aussi.
Des jours où l’on voudrait ne plus jamais parler…
Mais finalement, on encaisse. Les bonnes comme les mauvaises nouvelles. On apprend à vivre avec. A accepter que ton ami finira sa vie de façon semblable qu’un autre homme. C’était le père de mon meilleur ami. Etrange…

Lan
Je parle avec ma famille par téléphone chaque dimanche , vers midi . A cause du décalage horaire , il ressemble qu'on vit dans les différents mondes . Quand je dors , ils travaillent ; quand je passe ma journée , ils se couchent . Maintenant , il est 12:00 , mais mon pays natal est déjà le soir , normalement ma mère est déjà là pour attendre mon appel. Je sors ma carte , après un tas de chiffres , j'entends une voix familière , c'est ma mère . “Alors , ma petite , ça va ?...” Chaque fois , le contenu de notre parole est un peu pareil , souvent on parle la vie de toute la semaine , quelque évenement remarquable et elle m'a posée beaucoup de questions sur ma vie quotidienne , je l'a répondu par choix , souvent je l'a raconté des bonnes nouvelles et évite des soucis pour qu'elle ne m'inquiéte . Cette semaine pour moi ,rien de spécial , je trouve pas des choses la raconter , c'étant une semaine nulle .Dans ce cas , je dis :“tout se passe bien...” et je demande sa situation . Elle m'a dit “tout se passe bien aussi ...”et récemment , ses cheveux commencent à tomber , au début , elle n'a pas fait attention , mais maintenant l'état est grave . je l'a propose d'aller au hôpital pour vérifier .Ensuite elle me parle la situation de ma grande-mère , elle a de la difficulté à marcher , dès qu'il pleut , elle a toujours mal de l'agilité des jambes , elle souffrie la grande peine de ses jambes . Cette semaine ,il a plu de lundi à jeudi , ma pauvre grande-mère restait au lit presque tout la semaine ....

Tueur
Ce flot de parole inutile m’ennuie. Il n’a aucun rapport avec le flot d’images dont elle nous inonde. J’allume la télé mais je coupe le son. Le poste de radio fonctionne et je me fous dans mon fauteuil.
Il est déjà 13h00.

Sacha
14h00 , on sonne !
C'est notre petit monstre du dessous.
J'avais prévu le coup ... il me reste quelques affaires à récupérer dans mon ancien appartement !
Je m'évapore...
J'aime partir seul au volant de ma voiture...
La blanche se diffuse dans chaque partie de mon petit corps torturé...
C'est bon.

Napoléon
L'après-midi le gamin vient. En arrivant il essaye de m'attraper, mais je suis trop rapide pour lui, et je me planque derrière les cartons. Je n'aime pas les gamins, je suis sûr qu'il va vouloir lui aussi me tirer la queue !
Tant pis, je suis patient. Je m'installe derrière les cartons et j'attend.

Quand je ressors de ma cachette, il est devant la malle de Sacha, ouverte, avec Louise qui rigole, et Sacha qui danse devant le bruyant juke-box...
Je profite que Louise laisse la porte de l'appartement ouverte en sortant pour m'aventurer dans la cage d'escalier de l'immeuble.
Mais je ne vais pas loin... Les souvenirs de la nuit dernière sont encore frais, cette fois je ne veux pas me retrouver coincé dehors...
Soudain des pas qui se rapprochent, qui montent vers moi. Sans demander mon reste, je file vers la sécurité de l'appartement, je retourne dans ma planque derrière les cartons. Mon coeur bat à toute allure, j'ai l'impression d'avoir vécu toute une véritable aventure...
Ce n'était que Louise qui revenait...
Personne n'a remarqué ma sortie. Bien.
La prochaine fois j'essaierai d'aller plus loin.

Cette nuit Sacha a oublié de fermer la porte de sa chambre, j'en profite donc pour aller dormir avec lui. Je tourne pendant cinq minutes jusqu'à ce que je trouve la bonne place, à ses pieds, où je me couche en boule, ronronnant.

Maxime
En début d'après-midi, maman m'accompagne chez Louise et Sacha, avant de partir au boulot. Il est cool leur appartement, enfin c'est un peu le bordel, pire que dans ma chambre, même si d'après maman, c'est difficile de faire pire que moi... Mais bon, ils viennent d'emménager alors ils ont pas encore eu le temps de tout ranger, c'est normal. En tout cas, ce que je préfère chez eux, à part le super juke-box qui passe des musiques un peu ringardes, c'est la vue méga-cool qu'on a de leurs fenêtres. C'est trop bien, on peut voir la vieille qui va au cimetière ou acheter son pain, ou alors ce gars bizarre qui marche pendant des heures autour de l'immeuble, le regard complètement perdu dans le vide... Et on peut même leur jeter des trucs sur la tête si on veut, c'est trop bien!
Nan, ce que je préfère par dessus tout chez eux, c'est leur simplicité, ils se prennent pas la tête, et en plus, ils ont une super Nintendo! Trop cool. J'ai le droit d'y jouer souvent et en plus, ils ont un jeu de rallye, c'est celui-là que je préfère.
Par contre, tout à l'heure, j'ai ouvert une grosse malle dans la chambre à Sacha, parce que je croyais que c'était des jeux ou alors un trésor, mais en fait c'était des vêtements de fille! J'ai pas très bien compris, au début je pensais que c'était à Louise mais non, alors je le trouve un peu bizarre Sacha. Il est cool, c'est vrai, mais bon, il a une voiture rose, et plein de vêtements de fille, c'est pas très normal ça, enfin je crois. En tout cas, ça m'intrigue, mais je poserai la question à maman plutôt, parce que j'ose pas demander à Sacha. Sinon, il va savoir que j'ai fouillé dans ses affaires, et que je le trouve bizarre... Du coup, en attendant, je préfère rester avec Louise, je l'aime bien. Elle est tendre et attentionnée avec moi, et même si par moment elle est un peu déconnectée de la réalité, elle reste présente quand j'ai besoin.Elle est rigolote avec ses deux petites tresses violettes, on dirait une poupée. Et en plus, elle se fâche pas, même si je fais une petite bêtise. C'est pas comme maman qui a tendance à légèrement crier dès que je suis plus tout à fait très sage...

Louise
Tu oublies vite, passant des larmes au rire ; même si tu ne pleures plus.
Mais la boule restera longtemps incrustée dans ta chair, tenant compagnie à toutes tes pensées enfouies.
Alors c’est ce que j’ai fait. Alors j’ai ris. Au départ ce fut nerveux, instinctif. Puis ça se transforma en vrai rire franc, joyeux. Sous mes yeux, Maxime venait d’ouvrir la malle à costumes de Sacha. Il était planté là, les yeux écarquillés, petite bouille rigolote. Il en extirpa deux-trois soutifs roses, rembourrés et à paillettes bien sûr. C’est alors qu’il vérifia le nom sur la malle, me regarda d’un petit air interrogateur. Sacha et ses robes de princesses…
Lequel danse maintenant sous le regard ébahi d’un petit garçon blond, les cheveux en bataille, au son des Zazous de Brigitte Fontaine.

Sacha
A mon retour , le petit à l'air contrarié . Son regard est étrange .
Il replonge aussitot son esprit dans cette affreuse petite boite noire !
Lobotomie du jeu !
Les dragons virvoltent dans ma chambre... Louise sourit...
" Allons faire un tour ! "
Max retrouvera peut-être le sourire. Apparamment il apprécie ma petite voiture rose !
Mes deux accolites me regardent ébétés et sourient !
Nous voilà donc parti à l'aventure !
J'essaye de les faire rire tant que je peux ... C'est dur ! Et tout le monde sais que ce n'est pas mon point fort !!!

Louise
Je me sens heureuse. Les sentir tous les deux près de moi. Avoir l’impression d’être une famille…

La vieille
Vite, ma fille va venir me chercher, lorsque je suis devant le pallier elle est déjà là.
J'ai failli oublier le cake, mais ma mémoire me prouve que je suis bien dans le monde réel. Un repas, après midi, et une soirée joyeuse m'attendent. Ma fille son mari et mes 2 petits fils. Une seule chose me chagrine ; j'ai l'impression quant je vais chez eux d'être de plus en plus dépendante de leur accueil.

Le temps est passé si vite, il est 20 h et je suis de retour à la maison où une bonne nuit de sommeil m'attend.

Tueur
Je ressens une sensation étrange dans mon bras gauche. La plaie est pourtant petite, rose mais la cause doit être plus douloureuse.
Dois-je la laisser se refermer pour oublier ?
Est-ce que je garderai la marque ? Un souvenir, une trace, une preuve.
Faut-il garder de cette chose produite involontairement et graver dans mon corps, un souvenir ?

J’allume une cigarette. La fumée me transperce. Un doux sentiment d’apesanteur. Est-ce que tout le monde pourrait dire « j’ai tué quelqu’un » ?
Par la façon de penser, par la façon d’agir, en prenant la voiture, tous les gestes entraînent d‘autres gestes chez d’autres gens qui eux-mêmes les répercutent et là… quelqu’un meurt.

Je divague mais je me sens bien.

Le ciel bleu me traverse l’esprit, il éclaire la pièce, le fauteuil en cuir. Ses cicatrices sur sa peau qui le marquent et façonnent son histoire.

Je me prend à rêver d’un autre monde : la volupté.

La musique, toujours la même musique. Elle m’aide à me concentrer, à me retrouver. Elle me fixe à mon esprit, pourtant il bouillonne.
Comment faire pour ne plus y penser ?


Lan
Après l'appel , je me allonge sur le lit ,un peu triste . Je me souviens quand j'étais petite , ma grande-mère m'a raconté que ses pieds étaient enroulés par les bandages quand elle était petite , elle m'a dit c'était une période terrible . Quand j'étais à l'école primaire , mes chaussures sont la même taille que les siens . Et ses pieds ne sont pas seuls à avoir la peine , ses minces jambes aussi ,sur sa jambe à gauche ,il y a un morceau de veine bombé ,ça c'est le résultat de piquer par la sangsue . Elle avait travaillée dans les rizière , là , les sangsue absorbent sur sa jambe silencieusement pendant longtemps . c'est pourquoi la sangsue est la plus terrible choses pour moi ; les sangsue sont comme les pierres décoratifs , ont la grande force d'absorption , faire face à elle ,il faut arroser du sel , et la jeter au feu . C'est une façon cruelle mais utile . Je me sens que je reviens dans mon enfance, je cours au bord du champ , monte sur les arbres de mûr et assois là-dessus pour manger les mûrs ; la bouche devient toute rouge , creuse la terre ;chercher les vers de terre pour pêcher... c'était super , j'aime bien vivre dans la campagne avec mes grand-parents...
“Ding......”, quelqu'un m'appelle . Ma pensée revient , c'est un copain qui s'appelle Shu m'a téléphoné , il habite proche d'ici . Je vais aller chez lui demain .


Louise
Je les laisse cinq minutes, le temps d’aller piquer des clopes au voisin du dessous. Il s’appelle Ling, je crois. Je ne l’ai encore jamais vu.
Le voilà. Plutôt pas mal, la trentaine. Bien typé asiatique. Chine ?
Il n’a que des indus chinoises, immaculées du papier au filtre. C’est froid ; elles me font penser à l’hosto.
Il semble rêveur, réservé. Très doux. Un peu poète ? Malheureusement il a aussi le côté « associable » qui va avec. Au bout de cinq minute de quasi monologue, je fuis rapidement à l’étage du dessus…
Il faut que j’aille bosser. Mardi, j’essayerai de ramener ma puce et mes trois petits gars du boulot…


Maxime
Maman vient me chercher en rentrant du boulot, et j'ai hâte de lui poser la question qui m'obsède depuis tout à l'heure. Et quand je l'interroge enfin, elle se met à rire! Bizarre ça. Je comprends vraiment rien aux réactions des adultes... Elle finit par m'expliquer que Sacha fait des spectacles, et que les vêtements que j'ai vu, ce sont ses déguisements, comme ceux que les clowns mettent. Du coup, j'aimerais bien en voir un spectacle de Sacha, moi, les clowns, j'aime bien ça, ça me fait rigoler. Mais maman me dit que c'est pas possible, parce qu'on a pas assez d'argent.
Je pars me coucher, déçu, et pour mieux m'endormir, je lis un chapitre de mon livre préféré, Harry Potter. J'aime bien lire ça avant de dormir, comme ça je rêve de magie, et je peux lancer des sorts aux méchants qui viennent perturber mon sommeil...


Sacha
Ces quelques jours de "liberté " m'ont fait réfléchir : demain je démissionne !
Être huissier ce n' est pas une vie ! le ciel va finir par me tomber sur la tête.
Les " bonheurs artificiels " sont efficaces mais... l'idée même de continuer m'angoisse...
Je ne supporte plus !
Mes spectacles devraient suffire à ma survie !
Je dois prendre ma décision et en parler à Louise .
Ce soir on fète notre arrivée entre colloc !
Notre machine infernal est à fond !
L'alcool coule à flots... C'est bon !
Nos soucis sont au placard avec les rats et les pissenlis !

J'ai envie d'elle...
Elle danse...
Sa petite robe rouge, un peu grande, nous laisse deviner son corps...
J'aime la regarder...
Ce soir je n'ose pas...
Je préfère mentir et prétendre être fatigué...
L'excitation m'empèche de dormir...
Dès que je ferme les yeux... je nous imagine...
J'ai envie de sentir son corps nu contre le mien....
Mon sexe... mes envies prennent le dessus...
Je me branle...


Madame M
Il est vingt-deux heures trente, Maxime est couché. Il a apprécié son après-midi. Ils ont fait un tour dans la voiture de sasha. Dans la malle de Sasha, il a vu des fringues de fille . il n'a pas osé lui poser la question, il ma l'a posée en rentrant a la maison. J'ai eu besoin de quelques minutes pour réfléchir à ce que j'allais répondre. J'ai dis que sasha faisait des spectacles le soir comme les clowns, sauf que lui se déguise en fille . Il était tout content et s'est exclamé qu'il aimerait voir le spectacle de Sasha déguisé en fille. J'ai dit peut-être plus tard, pour l'instant je n'ai pas assez d'argent. Moi non plus ca ne me déplairait pas de voir ce spectacle. Sans Maxime bien sur!