MADAME M LUNDI
Je sors acheter des croissants. Il fait un froid glacial, je remonte mon blouson. Dans la boulangerie il fait chaud. Je me rappelle que mon dernier mois de grossesse avait été dur à cause de la chaleur. C'était en juillet, j'habitais avec le père de Maxime. Il avait été très bien à ce moment là.
Au supermarché Max choisit un sapin, pas trop gros sinon il ne rentrera pas dans le coffre. Je l'emmène chez Thibault son copain de classe. Je n'aurais pas le temps de repasser à la maison pour ranger les courses. Je demande au père de Thibault si je peux occuper son frigo jusqu'à ce soir. Il accepte. Je laisse le sapin dans le coffre. Je bois un café en vitesse. Je suis en retard au travail, je roule vite et j'entends le sapin s'écraser contre les parois du coffre. Je préfère ne pas imaginer dans quel état il sera ce soir.
Cet après-midi il y a eu du monde. Pendant les moments de calme, je fixais un point jusqu'à ce que ma vue se brouille, comme quand on a nagé longtemps sous l'eau les yeux ouverts. Je pensais à Max flottant dans l'eau de la piscine.
A vingt et une heure je suis partie chez Thibault récupérer mon fils et mes courses. Son père m'a demandée si j'étais disponible dans la semaine pour un dîner. J'ai éclaté de rire, je ne m'y attendais pas.
Dans l'escalier de l'immeuble nous croisons Ling un étudiant chinois. Il nous aide à porter les courses. Dans ma chambre, je m'étale sur mon lit en pensant à l'invitation du père de Thibault.
('