Ce flot de parole inutile m’ennui. Il n’a aucun rapport avec le flot d’image dont elle nous inonde. J’allume la télé mais je coupe le son. Le poste de radio fonctionne et je me fou dans mon fauteuil.
Il est déjà 13h00.
Je ressens une sensation étrange dans mon bras gauche. La plaie est pourtant petite, rose mais la cause doit être plus douloureuse.
Dois-je la laisser se refermer pour oublier ?
Est-ce que je garderai la marque ? Un souvenir, une trace, une preuve.
Faut-il garder de cette chose produite involontairement et graver dans mon corps, un souvenir ?
J’allume une cigarette. La fumée me transperce. Un doux sentiment d’apesanteur. Est-ce que tout le monde pourrait dire « j’ai tué quelqu’un » ?
Par la façon de penser, par la façon d’agir, en prenant la voiture, tous les gestes entraînent d‘autres gestes chez d’autres gens qui eux-mêmes les répercutent et là… quelqu’un meurt.
Je divague mais je me sens bien.
Le ciel bleu me traverse l’esprit, il éclaire la pièce, le fauteuil en cuir. Ses cicatrices sur sa peau qui le marquent et façonnent son histoire.
Je me prend à rêver d’un autre monde : la volupté.
La musique, toujours la même musique. Elle m’aide à me concentrer, à me retrouver. Elle me fixe à mon esprit, pourtant il bouillonne.
Comment faire pour ne plus y penser ?